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mercredi 21 décembre 2016

Alep, point haut de l'aventure iranienne en Syrie

le Général Pasdar Soleimani en compagnie
 de miliciens chiites irakiens à Alep
La République islamique d'Iran savoure en ce moment l'accomplissement de "la promesse divine" qu'est la victoire d'Alep. En son sein, les Pasdaran, ou Gardiens de la Révolution, ont beaucoup donné d'eux-mêmes depuis cinq ans, soutenant à bout de bras la vacillante armée de Bachar el Assad, formant des forces d'appoint sur place, et surtout faisant venir du Liban des milliers de combattants du Hezbollah, d'Irak des miliciens chiites, ou encore d'Iran et d'Afghanistan de pauvres Afghans en quête de subsistance et de statut.

L'Iran, au cas où il aurait parfois douté, se trouve conforté dans ses objectifs et ses analyses : pas question, bien entendu, de laisser s'installer en Syrie des sortes de néo-Talibans, qui ne manqueraient pas, une fois aux commandes, d'écraser toutes les minorités du pays, puis de revendiquer le Liban, d'aller aussi déstabiliser l'Irak voisin pour y détruire les sanctuaires les plus sacrés du chiisme, et d'arriver enfin aux portes de l'Iran : tout ceci avec le soutien plus ou moins avoué, mais en tous cas massif, de l'Arabie saoudite, obsédée par la menace perse et chiite.

Les Iraniens ne se font pourtant pas d'illusions sur la personnalité de Bachar. Ils l'ont critiqué à mots à peine couverts pour la brutalité de sa réaction en 2011, lorsque le soulèvement populaire était encore pacifique. Ils lui ont au moins une fois proposé, en vain, de l'installer ailleurs. Mais comme leurs dirigeants le disent régulièrement à leurs interlocuteurs occidentaux : s'il part demain, qui mettez-vous à sa place ? Et devant le silence qui leur répond, ils poursuivent : si vous vous en remettez alors au résultat d'un processus de transition, pourquoi l'en éliminer d'emblée ? S'il est aussi haï que vous le dites, notamment chez les Sunnites arabes, qui forment plus de 60% de la population syrienne, pourquoi refuser de le laisser concourir dans une élection générale organisée par les Nations-Unies et surveillée par la communauté internationale ?

Affichant son bon droit, et la conviction d'être le plus constant et le plus déterminé dans la lutte contre le terrorisme, le régime iranien sait en même temps que sa victoire est fragile. D'abord parce qu'il faut la partager avec plus fort que lui : la Russie. Certes, celle-ci était indispensable. A l'été 2015, le Général Soleimani, responsable des opérations des Pasdaran en Syrie et en Irak, était allé à Moscou pour représenter l'état d'épuisement de l'armée syrienne et le risque réel de voir Bachar balayé à court terme. Poutine, qui comprend immédiatement le danger pour la présence russe sur la côte méditerranéenne, à Latakieh et Tartous, est convaincu d'intervenir. Mais avec le sentiment aujourd'hui d'être le vrai vainqueur. La Russie va jusqu'à oublier de s'assurer de l'accord des Iraniens et des Syriens lorsqu'elle arrête avec les services turcs, au contact des différentes factions de l'opposition armée, les modalités d'évacuation des civils et des rebelles demeurés dans Alep-est. D'où le blocage du processus par les milices pro-iraniennes, avec l'exigence d'obtenir en échange l'évacuation de populations chiites assiégées par les insurgés dans deux bourgades situées à quelque 50 kilomètres au sud-ouest d'Alep. Autre vexation pour l'Iran, être invité par les Russes à Moscou pour discuter de l'avenir de la Syrie non pas seul, ou avec le gouvernement de Damas, mais avec… la Turquie, soutien de tous les Jihadistes depuis le début de l'insurrection !

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Après Alep

Et puis les Iraniens savent bien que la victoire d'Alep est loin d'avoir tout réglé. S'ils en avaient besoin, la mort d'un général Pasdar il y a quelques jours lors de la reprise de Palmyre par Da'esh est là pour le leur rappeler. S'il fallait reconquérir tous les territoires échappant encore au régime syrien, d'interminables combats seraient à prévoir. Les Russes le savent aussi. Ils ont rappelé à Assad, qui affiche encore l'objectif de reprendre le contrôle de l'ensemble du pays, qu'il n'y a pas de solution militaire au conflit. C'est sans doute la raison pour laquelle ils ont décidé de préserver l'avenir en laissant partir les derniers rebelles d'Alep, plutôt que de les écraser. Les Russes plaident donc pour des concessions à l'opposition et un processus inclusif de retour à la paix, avec la constitution d'une union nationale en vue d'œuvrer à l'éradication de Da'esh. Cette tâche à elle seule, si l'Iran et ses amis veulent rester dans le jeu, implique encore des sacrifices, alors qu'un mouvement comme le Hezbollah libanais, qui a joué un rôle décisif dans les moments les plus sombres, a déjà payé un très lourd tribut à la guerre civile syrienne et ne pourra être éternellement sollicité.

Enfin, il y a l'inconnue de la nouvelle administration américaine. Trump a laissé entendre que l'élimination de Da'esh était sa toute première priorité et qu'il n'écartait pas l'idée de chercher à cette fin un terrain d'entente avec la Russie et même avec Bachar. La Turquie, si elle obtient des garanties sur la contention des Kurdes de Syrie, pourrait aussi se joindre à la partie. Quelle serait dans un tel dispositif la place de l'Iran ? Certes, les Iraniens interviennent en Irak, soutenant les milices chiites dans la bataille de Mossoul, où se retrouvent aussi les Américains, mais ils n'y sont pas aussi près du terrain, aussi associés au quotidien du combat qu'en Syrie. Si les Etats-Unis et la Russie se mettaient à agir ensemble en Syrie, l'Iran pourrait être confiné à un rôle secondaire, ou, s'il intervient en force, s'apercevoir qu'il tire finalement les marrons du feu pour l'Amérique.

La victoire d'Alep pourrait donc être pour l'Iran le point haut de son aventure syrienne. Sa première préoccupation devrait être de consolider sa position, de rester un élément incontournable des solutions à venir, plutôt que d'aller vers de nouvelles conquêtes. D'autant que la population iranienne pourrait se lasser de ces expéditions sans fin, comme du soutien à fonds perdus du régime d'Assad. Certes, les interventions en Syrie et en Irak lui sont présentées comme visant à assurer la protection de l'Iran contre des entreprises terroristes, et elle adhère à cette vision des choses. Mais si, dans l'euphorie de la victoire d'Alep, ce discours en venait à dériver vers l'idée que l'Iran est en position de dominer l'ensemble de la région, les gens ne seraient plus preneurs. Comme dans tant de pays, la population s'intéresse d'abord à sa situation économique. Elle attend une relance avec une impatience croissante depuis la conclusion en juillet 2015 de l'accord de Vienne sur le nucléaire, ayant permis la levée des premières sanctions. Il ne faudrait pas que cette reprise se trouve compromise par l'ouverture de crises inutiles. Il y a déjà suffisamment à faire pour protéger cet accord fragile, et encore plus fragilisé par l'élection de Donald Trump. C'est là-dessus que l'opinion se positionnera lors des élections présidentielles du printemps prochain, qui verront Hassan Rouhani concourir pour un deuxième mandat. C'est là qu'elle attend du résultat.

Boulevard Extérieur

mardi 3 novembre 2015

L’Iran, la Russie et les autres : vers une sortie de crise en Syrie

Sur l’insistance de la Russie, l’Iran a donc été admis à la table des négociations sur la Syrie. Il devenait de plus en plus paradoxal, si l’on voulait vraiment en sortir, de tenir à l’écart cet acteur incommode mais majeur, estimant avoir en cette affaire des intérêts vitaux. Du côté donc de Bachar el Assad, l’Iran et la Russie, et en face tous les autres, demandant le départ du même Bachar. Mais il y a des zones de compromis. Ni l’Iran, ni la Russie, ne se sentent liés à la personne même de Bachar. En revanche, ils ont toujours estimé que des puissances extérieures n’avaient pas à préempter une décision appartenant aux Syriens dans leur ensemble. Et tous deux craignent qu’un effondrement des institutions dans la foulée d’une élimination de Bachar et de son clan n’engendre un chaos où s’engouffreraient des monstres. Après les expériences irakienne et libyenne, c’est un point que les Occidentaux doivent pouvoir comprendre. Et puis, Moscou a entretenu avec Damas des relations étroites depuis des décennies. La Russie compte 20 millions de Musulmans. Et à vol d’oiseau, il y a entre les deux pays la distance Paris-Marseille.

Les cauchemars afghans de l’Iran et de la Russie

Quant à l’Iran, il y a un cauchemar qu’il ne veut pas éprouver. C’est une talibanisation de la Syrie. Il a déjà assez souffert des Talibans en Afghanistan. Il a en horreur l’idée que leurs équivalents puissent s’installer à demeure près de l’Irak et déstabiliser ce pays jusqu’à la frontière iranienne. C’est d’ailleurs le général pasdaran Souleymani, responsable des forces spéciales iraniennes intervenant en Syrie et en Irak, qui a convaincu personnellement Poutine qu’il fallait agir d’urgence s’il ne voulait pas voir l’armée syrienne, à bout de forces, s’effondrer.

Venant toujours d’Afghanistan, un autre cauchemar tourmente aussi les Russes. C’est celui de l’enlisement qu’ils y ont connu dans les années 1980. Déjà, il est visible que l’offensive terrestre des forces loyales à Bachar contre les rebelles qui mettent en péril l’axe vital Damas-Alep, n’a pas emporté les résultats escomptés, malgré l’appui massif de l’aviation russe. L’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie ont veillé, avec l’accord des États-Unis, à relever le niveau des armes fournies à l’opposition, avec en particulier des armes anti-blindés. L’impossibilité de remporter un succès décisif pousse donc tout le monde à la négociation. Poutine a préparé le terrain en convoquant Bachar à Moscou. Il lui a sans doute expliqué que l’aide russe avait un prix, qu’il devrait un jour payer. Du côté occidental, il est accepté qu’un départ de Bachar ne soit plus un préalable à un processus de transition, mais plutôt l’une de ses étapes, voire sa conclusion. Tout s’est donc récemment accéléré pour préparer les esprits à un accord.

D’abord réaffirmer les intégrités territoriales, ensuite chasser Da’esh

Il est au moins une question sur laquelle toutes les parties devraient s’entendre sans difficulté : c’est la protection de l’intégrité du territoire syrien. Ce point n’allait pas de soi, tant a été dénoncé l’artificialité des frontières tracées dans la région à l’issue de la première Guerre mondiale, en évoquant l’émergence inévitable, ici d’un Sunnistan, ailleurs d’un Kurdistan, ou encore d’un « réduit alaouite ». Tant en Syrie qu’en Irak, ce serait en vérité ouvrir une boîte de Pandore. La fixation des frontières de telles entités soulèverait la tentation de toucher à celles des pays voisins : Turquie, Iran. Elle ferait naître des conflits au moins aussi brûlants, et encore plus durables, que les conflits en cours. Ce serait enfin négliger qu'au cours d'histoires  tourmentées, s'est enraciné en Syrie comme en Irak un vrai sentiment national.

Et puis, il faudra bien s’attaquer ensemble à l’éradication de Da’esh, ou « Etat islamique ». Pour le moment, personne ne s’y est vraiment attelé. Certainement pas Bachar, qui trouve avantage à pouvoir dire qu’il existe au monde plus abominable que lui. Les Russes, eux, parant au plus pressé, ont surtout frappé ceux qui menaçaient le plus directement la « Syrie utile ». Ils ne voient aucune urgence à aller chercher Da’esh au cœur des déserts excentrés où il est installé. Quant à la coalition internationale montée et portée à bout de bras par les Américains, elle s’est jusqu’à présent limitée à une sorte de service minimum, sauf dans l’épisode de la défense de Kobané, en raison de sa charge symbolique. En Irak, elle ne cherche encore qu’à contenir Da’esh en attendant que l’armée irakienne et une mobilisation populaire au sein même des Sunnites soient en mesure de le chasser. En Syrie, les Américains ont veillé à ne pas s’attaquer aux oppositions radicales, d’ailleurs soutenues par leurs propres alliés : Arabie saoudite, Qatar, Turquie…, au point de renforcer la main de Bachar, ni en sens inverse de mettre Bachar en difficulté au point de faire miroiter la victoire aux rebelles. Là encore, ce sera à l’armée syrienne recomposée, et relégitimée par le départ de Bachar, de faire l’essentiel du travail. Il faudra, le moment venu, l’y aider, et constater déjà à Vienne que c’est la seule voie réaliste de sortie de crise.

(paru dans le Figaro du 2 novembre 2015)

samedi 17 avril 2010

Poudre aux yeux, chiffons de papier...

Nous tous aimons bien Obama, mais là, sur les affaires nucléaires, il a fait un peu fort récemment dans l'usage de la poudre aux yeux. Il est vrai qu'il a intérêt à bouger à l'approche de l'échéance délicate que représente la prochaine conférence d'examen du Traité de non-prolifération nucléaire. Les cinq pays que cet accord international signé par presque tout le monde reconnaît comme possesseurs de l'arme nucléaire, Etats-Unis en tête, vont en effet y être soumis, une fois encore et peut-être plus que jamais, à fortes critiques et pressions des autres Etats-membres pour leur maigre bilan en matière de désarmement.

La conférence au sommet qui vient de se tenir à Washington sur le thème du terrorisme nucléaire visait ainsi à occuper le terrain, mais elle a brassé plus de vent que de concret. Le sujet, déjà bien traité par les spécialistes, méritait-il vraiment de déranger une quarantaine de chefs d'Etat ou de gouvernement? Cela fait une bonne quinzaine d'années, au moins, que l'on agite le spectre d'une bombe atomique lancée par de méchants Islamistes, mais le sérieux d'une telle menace reste à démontrer. Même s'il n'y a pas de risque zéro, la mise au point, ou même le vol et la mise en oeuvre d'un engin nucléaire, le tout sans se faire repérer, réclament des capacités technologiques et des moyens d'agir hors de portée d'un groupe de malfaiteurs, si bien organisé soit-il. Alors que l'on se préoccupait déjà beaucoup à l'époque des risques d'attentat nucléaire, les attaques du 11 Septembre ont utilisé comme seule arme des couteaux de poche et comme principal investissement des cours de pilotage et des billets d'avion.

Quant à l'accord START que viennent de signer à Prague les présidents russe et américain, il marque de très faibles reculs quantitatifs des arsenaux nucléaires par rapport à l'accord précédent, signé en 2002 à Moscou par G.W. Bush et Vladimir Poutine. Son principal acquis, non négligeable, est de prévoir un système de vérification mutuelle contraignant alors que rien de tel n'existait dans le Traité de Moscou, qui tenait plutôt de la déclaration d'intention commune. Mais avec un plafond de 1.550 armes déployées, dans lequel un bombardier compte pour une seule arme quel que soit le nombre de bombes emportées, les arsenaux nucléaires des Etats-Unis et de la Russie demeurent fortement redondants. D'autant que les armes rangées sur étagère n'entrent pas dans le calcul, non plus que les armes nucléaires déployées hors des frontières des deux parties, donc des armes encore entreposées par les Etats-Unis en Europe.

Enfin, la doctrine américaine d'usage de l'arme nucléaire, récemment révisée, nous laisse sur notre faim. L'on se réjouit de voir confirmée l'intention des Etats-Unis de ne plus procéder à des essais nucléaires et d'adhérer au traité d'interdiction de tels essais, comme de l'intention de ne pas développer de nouvelles armes. L'on se réjouit aussi de voir fortement atténuées les lourdes ambiguïtés en matière d'usage de l'arme qui se dégagaient de la précédente doctrine, publiée en 2002 du temps de G.W. Bush, il est vrai sous le coup de l'émotion du 11 Septembre. Mais force est de constater que la dernière position des Etats-Unis sur la façon dont ils répondraient à une agression venant d'un Etat ne possédant pas l'arme nucléaire est en retrait sur les assurances qu'ils avaient données en 1995 devant les Nations-Unies : ils déclaraient à l'époque qu'ils n'utiliseraient pas leur arsenal nucléaire contre des pays signataires du TNP non dotés de l'arme nucléaire, sauf dans l'hypothèse où ceux-ci conduiraient leur agression en alliance ou en association avec un pays doté lui-même de cette arme. Quinze ans plus tard, les Etats-Unis se limitent à dire qu'ils n'utiliseront pas leurs armes nucléaires contre les pays membres du TNP non dotés de cette arme dès lors que ceux-ci respectent bien les obligations du Traité.

Même combinée avec l'engagement simultanément exprimé de ne mettre en oeuvre l'arsenal nucléaire américain que dans des circonstances extrêmes, mettant en jeu les intérêts vitaux des Etats-Unis, ou ceux de leurs alliés ou partenaires, cette position ouvre de fait la voie à des attaques nucléaires préventives contre des pays que l'on soupçonnerait de vouloir se doter de l'arme. Suivez mon regard... Etait-ce indispensable? Les moyens conventionnels des Etats-Unis seraient-ils insuffisants s'il fallait en arriver là? Et faut-il en déduire que la déclaration de 1995 citée plus haut, pourtant solennellement présentée aux Nations-Unies, puis référencée dans une résolution du Conseil de sécurité avec les déclarations similaires d'autres pays possesseurs de l'arme nucléaire, n'est plus aujourd'hui qu'un chiffon de papier?

mardi 27 novembre 2007

Les chacals de Monsieur Poutine

Ça y est, Poutine a sauté le pas en qualifiant publiquement ses adversaires politiques de chacals, tournant autour des ambassades étrangères, en attente de fonds de l'Occident.

J'avais dans une précédente rubrique traité cette question du vocabulaire déshumanisant sur un mode plutôt léger, à propos de la façon dont Sarkozy traitait les fonctionnaires de "petits pois". Mais là, nous sommes devant l'un des marqueurs très significatifs de la tentation totalitaire, qui nous ramène aux mauvais jours des "vipères lubriques", terme visant dans les années 1930 les Trotskistes, des "hyènes capitalistes", voire des "hyènes dactylographes" et des "rats visqueux".

Poutine nous fait donc régresser dans le monde des signes de la société totémique, où l’individu se fond dans la tribu, elle-même dotée de tous les droits, et surtout du droit du plus fort, de l’animal dans lequel elle s’incarne. Et dans ce monde archaïque, les symboles jouent dans les deux sens : aux adversaires les animaux impurs, à soi et aux siens les animaux nobles : loups gris, panthères noires, tigres tamouls et autres. Mais se qualifier ainsi, et qualifier les autres, c’est bien dire que l’on entre dans un monde de combat sans règles, de combat d’animaux où tous les instincts sont mobilisés pour détruire l’adversaire.

Comment détruit-on des chacals ? on tire à vue, on les empoisonne, on les met en cage. C’est ce que l’on a fait à Anna Politkovskaïa, à Alexandre Litvinenko, et maintenant à Garry Kasparov. Pour les animaux nuisibles, il n’y a pas d’Etat de droit. Il y a en revanche des primes de capture et d’abattage. Quel est leur montant dans les officines de M.Poutine ?