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mardi 9 décembre 2008

Propos de crise

Trois citations de vieux messieurs, mais qui me paraissent bien dans l'air du temps (ils viennent tous du même endroit, mais ce n'est pas voulu...).

Otto von Bismarck (1815-1898) : "Le libéralisme va toujours beaucoup plus loin que ce que souhaitent ses propres partisans" .

Martin Luther (1483-1546) : "le monde est comme un paysan ivre sur son cheval. Tu peux le remettre en selle d'un côté, il glisse toujours de l'autre. Il veut appartenir au diable."

Albert Einstein (1879-1955) : "On ne peut pas résoudre les problèmes avec ceux qui les ont créés".

Mais pour changer de crèmerie, et faire honneur aux dames, voici un propos de Margaret Thatcher bien adapté aussi à notre époque :

"Je hausse les impôts de tout le monde, je baisse les impôts des journalistes et les journalistes écrivent que les impôts baissent".

Allez, bon courage quand même!

samedi 10 mai 2008

Kant, Pompidou et quelques autres...

Je pars en mission pour une douzaine de jours en Egypte et au Soudan, et l'inspiration me manque. Espérons qu'elle reviendra au fil de mes rencontres là-bas! Dans cette attente, et pour ne pas perdre le contact, quelques citations qui m'ont bien plu, glanées deci delà :

Kant

"Depuis le début de l'humanité, je ne crois pas qu'il y ait eu un seul acte motivé par le pur sentiment du devoir."

Pompidou

"Il ne suffit pas d'être un grand homme, encore faut-il l'être au bon moment."

Confucius

"Occupez-vous d'abord des hommes, ensuite du monde des esprits. Le Ciel peut attendre."

Boccace

"Il vaut mieux avoir fait, et regretter, que de ne pas avoir fait, et regretter."

Cocteau

"Paris, cette ville où l'on vous demande de tout faire, et où l'on vous insulte dès que vous faites quelque chose."

Bismarck

"S’il doit y avoir une révolution, mieux vaut la faire plutôt que d’en être victime."

A bientôt!

dimanche 23 septembre 2007

Jusqu'où réformer le Parti Socialiste? (2/4)

Je reprends le fil de la réflexion sur l'avenir du Parti Socialiste en attaquant la première des questions qui nous barre en quelque sorte la route : devons-nous rejoindre la social-démocratie, c'est-à-dire dans l'esprit de ceux qui le recommandent, renoncer à tout projet global de transformation sociale?

Il va de soi qu'un social-démocrate n'a rien en soi d'un "social-traître". J'ose enfin avouer que je me sentais social-démocrate à l'époque du congrès d'Epinay. Mais alors, mieux valait raser les murs...

La social-démocratie allemande, d'ailleurs, donnait à son origine des leçons de Révolution aux socialistes français. Le terme n'a pris son sens actuel qu'en 1959, avec le Congrès de Bad Godesberg, lorsque la social-démocratie a abandonné toute référence au marxisme et à sa propre histoire. Mais à l'époque, le marxisme c'était le bloc soviétique, l'Allemagne divisée, l'écrasement de la révolution hongroise, le spectre de la guerre nucléaire. Et les Allemands n'osaient pas regarder leur histoire.

Aujourd'hui, ceux qui de l'extérieur de notre Parti nous poussent, bien sûr pour notre bien, à nous muer en sociaux-démocrates veulent avant tout nous arracher nos griffes. Ils dormiraient évidemment bien mieux si, reniant notre passé, nous pouvions proclamer que notre seule ambition est d'améliorer le monde existant, en prenant soin de ne pas trop déranger.

Mais notre histoire n'est pas celle du socialisme allemand, qui est une histoire malheureuse. La Révolution de 1848 qui rêvait d'unité et de progrès a échoué, et l'unité allemande s'est faite par "le fer et le sang", sous la conduite de hobereaux. Ce sont eux qui ont octroyé les premiers essais de suffrage universel. C'est Bismarck qui a instauré les grandes lois de sécurité sociale. La République de Weimar, si tourmentée, est née d'une défaite, et dans la lutte fratricide des sociaux-démocrates et des spartakistes. La paisible République de Bonn est elle aussi née d'une défaite, encore pire que la première. Elle a été portée sur les fonds baptismaux par l'Amérique. L'héroïque contribution de tant de sociaux-démocrates à la lutte contre le nazisme n'a servi à rien. Et les résistants communistes se sont retrouvés de l'autre côté du Rideau de fer.

Notre Histoire est toute autre. Bien sûr, elle est aussi parsemée de défaites, mais nos avancées politiques et sociales, depuis la prise de la Bastille, viennent de l'intérieur, d'élans populaires et révolutionnaires. Les grandes lois de liberté politique et de progrès social des premières décennies de la IIIème République sont certes produites par des majorités bourgeoises. Elles doivent néanmoins beaucoup à la volonté de dépasser le traumatisme de la Commune. Même cet échec n'a donc pas été inutile.

Le Front populaire est à la fois une victoire électorale classique, classiquement gérée, et un mouvement profond de grèves. Comme l'Allemagne, nous devons notre Libération à l'Amérique, mais la Résistance y a joué son rôle et la République, grâce à de Gaulle, se réinstalle sans avoir besoin d'administration étrangère. Mai 1968, ce n'est pas seulement des étudiants qui jouent à la Révolution, c'est dix millions de salariés en grève. Et la victoire de 1981 reste, en sus du résultat des urnes, un grand moment de ferveur populaire.

Jaurès expliquait que le socialisme était la réalisation dans leurs ultimes conséquences des idéaux de la République, tels qu'exprimés pour la première fois par la Révolution française. En ce sens, la devise Liberté, Egalité, Fraternité demeure notre horizon indépassable. Si l'on veut bien la prendre au sérieux, elle est toujours aussi chargée qu'à sa naissance de tension révolutionnaire.

Mais comme le disait Jaurès, "c'est en allant à la mer que le fleuve est fidèle à sa source". Et donc, il nous faut changer, il nous faut avancer, encore et toujours. Alors qu'on nous baptise, si on le veut, sociaux-démocrates. Mais qu'on ne nous coupe pas de notre passé.

...Et puisqu'on est avec Jaurès, voilà pour finir une gâterie en forme de citation : "...Par quelle porte sortirons-nous? Par la porte du passé ou par la porte de l'avenir? Du côté du couchant ou du côté du levant? Je sors du côté de l'avenir encore incertain, du côté du levant encore mal éclairé , je veux saluer, dès qu'elles commenceront à poindre au bas du ciel, plus belles toutes deux que l'étoile du matin, la Fraternité et la Justice".