Les Rohingyas forment une minorité d’environ 800.000 membres au
sein des 55 millions d’habitants du Myanmar, ancienne Birmanie. Située à
l’extrême ouest du pays, leur principale région de peuplement, la province de
Kachin, est au contact du Bangladesh. Comme les Bangladeshis, les Rohingyas
sont de langue et de type indo-européens, ainsi que de religion musulmane, ce
qui les distingue de la grande majorité des Birmans, bouddhistes, ainsi que de
langue et de type sino-tibétains.
La plupart des Rohingyas ont été encouragés à migrer du Bengale,
densément peuplé, à l’époque de la colonisation britannique, pour aller occuper
des terres agricoles disponibles dans la Birmanie voisine, également sous
domination britannique. Leur présence n’a jamais été vraiment acceptée par la
majorité de la population et la classe politique birmanes, qui tendent à les
considérer comme des immigrants n’appartenant pas à la nation birmane. Tandis
que se développaient à l’époque de l’accès à l’indépendance de la Birmanie des
mouvements de rébellion armée parmi les Rohingyas, l’armée birmane a commencé à
mener des opérations visant à terroriser les populations et à les renvoyer vers
le Bangladesh. Cette situation perdure à ce jour. La dernière campagne
militaire d’envergure a été lancée en 2012, à la suite d’affrontements violents
entre Rohingyas et Bouddhistes, entraînant le déplacement de plus de cent mille
personnes. Des opérations de contre-guerilla appuyées sur le quadrillage du
territoire et des déplacements de populations se poursuivent à ce jour dans la
province de Kachin. Le processus de transition vers la démocratie amorcé en
2010 par le régime militaire birman n’a donc pas entraîné de progrès
significatif pour la minorité rohingya.
Soumis à des persécutions constantes
relevant du « nettoyage ethnique », beaucoup de Rohingyas cherchent à
quitter leur pays, souvent par la mer, sur des embarcations de fortune. Mais
leur principale destination, le Bangladesh, répugne lui-même à les accueillir,
ce qui a abouti à la constitution de vastes camps de réfugiés. Le dossier est
suivi de près par le secrétariat général des Nations Unies, par la Commission
des droits de l’homme des Nations Unies et par le Haut commissariat des Nations
Unies pour les réfugiés, ainsi que par l’Organisation de coopération islamique.
Mais rien ne laisse entrevoir à ce jour de solution, ou même d’apaisement
significatif, à cette crise profonde et durable, lourde de désastres
humanitaires. L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA)
s’est intéressé au cas des réfugiés Rohingyas au Bangladesh dans un rapport de
mission publié en 2011 (pp.141 à 156).
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