J'adore le dernier communiqué du Quai d'Orsay sur la journée mondiale de la misère. Le voilà, à déguster bien installé dans son fauteuil :
"La France s'associe à la journée mondiale du refus de la misère, co-organisée par l'ONU et ATD Quart-monde, dont nous célébrons aujourd'hui le 20ème anniversaire.
La France, qui participe activement à la lutte conte la misère menée par les organisations internationales, a porté la question de l'extrême pauvreté aux Nations unies dans le prolongement des actions entreprises par le père Wresinski.
L'extrême pauvreté empêche les plus vulnérables de jouir de leurs droits fondamentaux. Elle constitue une atteinte inadmissible à la dignité de la personne. Il convient de la combattre en rendant effectifs les droits existants, dont chaque être humain doit pouvoir jouir.
C'est dans cet esprit que nous soutenons, en liaison avec ATD Quart monde, l'émergence de principes directeurs sur l'extrême pauvreté au Conseil des Droits de l'Homme et que nous allons demander le renouvellement du mandat de l'expert indépendant des Nations unies sur les Droits de l'Homme et l'extrême pauvreté.
La France ne ménagera pas ses efforts pour que de nouveaux progrès dans la lutte contre la misère puissent être accomplis au sein des enceintes multilatérales."
Le paragraphe central qui explique que la misère empêche les gens d'accéder à leurs droits fondamentaux, et que pour la combattre il faut rendre effectifs ces mêmes droits fondamentaux laisse en particulier rêveur. C'est le serpent qui se mort la queue. Imaginons un instant que ces droits fondamentaux deviennent effectifs. Comment les gens pourront-ils y accéder puisqu'ils sont toujours dans la misère?
A moins que ces droits fondamentaux, en devenant effectifs, ne suppriment aussitôt la misère? C'est cela, j'ai compris. le Quai d'Orsay veut nous faire passer le lumineux message que le droit fondamental de tous les miséreux c'est la suppression de la misère. Sommes-nous plus avancés?
Mais si, le Quai d'Orsay nous donne ensuite la formule. Deux choses très importantes à faire pour faire disparaître la misère. D'abord, faire émerger des principes directeurs sur l'extrême pauvreté au Conseil des Droits de l'Homme. Ensuite renouveler le mandat de l'expert des Nations Unies sur la question. Deux tâches herculéennes. La Patrie des Droits de l'Homme va-t-elle y arriver? On retient son souffle...
Après un tel communiqué, la misère qui règne sur ce bas monde doit se sentir dans ses petits souliers. Car la France, vous l'avez lu, "ne ménage pas ses efforts". La misère peut-elle continuer encore longtemps à embêter les pauvres? Si j'en crois le Quai d'Orsay, je ne donnerais pas cher de sa peau.
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