lundi 24 mars 2008

Nicolas, le "Terrible" et le Parti socialiste

Notre Président vient de s'exprimer à Cherbourg sur le format et l'avenir de notre force nucléaire. Il a aussi abordé les questions de désarmement.

Dans le fil de mesures prises par ses prédécesseurs, il a ainsi annoncé que le nombre d'armes, de missiles et d'avions de la composante aérienne de notre force de dissuasion serait réduit d'un tiers. Le nombre d'avions tombera donc à quarante. Il précise que la force française sera alors dotée au total de moins de trois cents têtes nucléaires. Elle en avait à peu près sept cents à la fin de la Guerre froide.

Il a aussi lancé quelques initiatives en matière de contrôle des arsenaux et de désarmement : invitation d'inspecteurs internationaux à constater le démantèlement des sites français de production de matières fissiles militaires (Pierrelatte et Marcoule), invitation à toutes les puissances dotées de l'arme nucléaire à adhérer au traité d'interdiction complète des essais et à démanteler leurs sites d'essais, invitation aux cinq puissances nucléaires militaires reconnues par le Traité de non prolifération à mettre au point des mesures de transparence, appel à l'élaboration d'un traité mettant fin à la production de matières fissiles militaires et moratoire immédiat sur leur production. D'autres idées ont été également lancées en matière de désarmement balistique.

Il faut sur ces différents points décerner à notre président un satisfecit, même si l'élève Sarkozy peut mieux faire. Dommage qu'il n'ait pas osé rejoindre Gordon Brown, qui s'est formellement engagé à faire ses meilleurs efforts pour présenter à la prochaine conférence d'examen du Traité de non prolifération nucléaire, en 2010, un dispositif de contrôle mutuel des arsenaux nucléaires ayant comme objectif affiché de parvenir un jour à leur démantèlement complet.

Non, ce qui est un peu triste en cette affaire c'est le silence de la gauche française, et notamment du Parti socialiste. Pourquoi, depuis qu'il est dans l'opposition, et notamment depuis l'arrivée de Nicolas Sarkozy, n'a-t-il pas présenté sa propre vision des choses? Où est passé le souvenir de sa longue tradition de soutien au désarmement? Où sont ses dirigeants et ses experts? Pourquoi n'avoir pas devancé les propositions de notre président alors que chacun savait qu'il allait prendre la parole sur ces affaires? Serions-nous à ce point satisfaits de nos victoires locales que nous ayons perdu toute ambition d'avoir des idées novatrices sur de grands sujets?

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