Depuis bientôt six mois que nous voyons notre président à l'oeuvre, une question me travaille. Peut-on être totalement tranquille à l'idée que Nicolas Sarkozy ait à portée de doigt, de par sa fonction de Chef des Armées, le bouton nucléaire?
Question saugrenue? qui ne se pose pas aujourd'hui? Mais si la France se donne la peine, près de vingt ans après la fin de la guerre froide, de maintenir en veille permanente, toujours prêtes à frapper, nos forces nucléaires aériennes et sous-marines, c'est bien parce que nos dirigeants estiment qu'à tout moment, aussi improbable que cela puisse paraître, il y a au moins un risque résiduel que, par un enchaînement de circonstances imprévisibles, la question puisse se poser. Sinon, pourquoi se fatiguer?
Et je reviens à mon souci. Peut-on faire confiance à Nicolas Sarkozy pour gérer une situation de ce type avec la détermination, mais aussi la maîtrise de soi, la hauteur de vues, le sens des responsabilités indispensables? Devant le fameux bouton, compte tenu de ce que l'on perçoit de son profil, pourrait-il faire le mauvais choix?
Bien sûr, à vue humaine, on ne va pas faire la guerre à la Russie. Mais Chirac avait laissé entendre que face à une entreprise terroriste qui menacerait nos intérêts vitaux, la France pourrait envisager de mettre en oeuvre l'arme nucléaire. Et l'on sait que notre dispositif a été repensé pour n'être pas prisonnier d'un seul scénario, celui de frappes de destruction massive. Dans le même ordre d’idées, rappelons que les Etats-Unis maintiennent, et même améliorent, leur capacité d'utiliser des engins atomiques très précis pour détruire des cibles invulnérables à des bombes classiques. De tels cas de figure pourraient se présenter un jour ou l'autre, et qui sait, plus rapidement que prévu. C'est peut-être ce qu'a voulu dire Kouchner en disant qu'il fallait "se préparer au pire, c'est-à-dire à la guerre".
Donc, comment se comporterait l'homme que nous connaissons dans une situation de ce genre?
Vous vous souvenez de la question que l'on posait en Amérique à propos de Nixon :"achèteriez-vous une bagnole d'occasion à ce type?". Si on me la posait à propos de Nicolas Sarkozy, je répondrai oui à la rigueur, si j'arrive à lui faire croire que je suis riche et célèbre (et expatrié fiscal en Suisse). Car dans ce cas, j’arriverais peut-être à lui tirer un bon prix.
Mais je répondrais non s'il fallait lui confier les clefs de ma voiture. C'est sûr, elle n'est pas flambante. Mais nerveux et impulsif comme il est, j'aurais trop peur qu'il me la ramène toute esquintée. Alors la clef des codes atomiques...
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