lundi 8 octobre 2007

jusqu'où peut-on changer le Parti Socialiste? (4/4)

Avec ce quatrième papier, j'aborde la dernière question posée en introduction de ma réflexion sur l'évolution du Parti Socialiste :

"Jusqu'où peut-on aller dans la volonté de rassemblement sans diluer notre propre identité?"

Avant d'explorer l'avenir, il est toujours bon d'interroger le passé. Nous vivons en ce moment une période de désarroi, mêlée à la conviction qu'il nous faut profondément rénover notre parti pour pénétrer dans une nouvelle époque. Avec l'extinction du Parti Communiste, nous arrivons aussi à la fin d'un cycle ouvert en 1920 où le monde du travail était représenté par deux mouvements en dure concurrence. François Mitterrand, comme chacun sait, a beaucoup contribué à affaiblir le Parti Communiste. L''effondrement du Bloc soviétique a tari sa raison d'être. Aujourd'hui, si mal en point que nous soyons, nous sommes les seuls à gauche, à l'exception quelques groupuscules. Le terrain est dégagé pour reconstruire.

Mais en 1920, précisément, alors que le Parti Socialiste, après quinze ans d'unité sous le label de la SFIO, subissait les assauts de la nouvelle Internationale Communiste, que disait Léon Blum pour sauver ce qui pouvait rester de la "vieille maison"?

"Le Parti était un parti de recrutement aussi large que possible et pour cette raison bien simple, c'est que, comme le disaient Marx et Engels dans "Le Manifeste communiste", en l'appliquant au vrai Parti communiste, au Parti communiste d'autrefois, le socialisme n'est pas un parti face à d'autres partis. Il est la classe ouvrière toute entière. Son objet, c'est de rassembler, par leur communauté de classe, les travailleurs de tous les pays".

Et un peu plus loin :

"Il n'y a pas d'autre limite à un parti socialiste, dans l'étendue et le nombre, que le nombre des travailleurs et des salariés. Notre parti était donc un parti de recrutement aussi large que possible. Comme tel, il était un parti de liberté de pensée, car les deux idées se tiennent et l'une dérive nécessairement de l'autre. Si vous voulez grouper dans le même parti tous les travailleurs, tous les salariés, tous les exploités, vous ne pouvez les rassembler que sur des formules simples et générales."

Voilà ce qui, à mon avis, devrait être pour nous une source d'inspiration. En termes d'aujourd'hui, notre Parti a vocation a représenter l'ensemble du monde salarial et tous ceux dont le travail forme la source principale de revenu. C'est ce monde que nous devons reconquérir à partir d'idées simples.

Donc, pas trop de commissions, de sous-commissions et de rapports. Quelles idées peuvent nous permettre de convaincre au-delà des viviers actuels de notre Parti - les intellectuels, les fonctionnaires...-, d'atteindre le peuple des entreprises, les jeunes, notamment chez les jeunes débutant dans la vie professionnelle? et s'il faut aller chasser sur les terrres du centrisme, pourquoi pas? Comme le disait plaisamment un vieux dirigeant de gauche : "c'est chez les civils qu'on recrute les militaires, c'est chez les non-socialistes que l'on doit recruter les socialistes".

Et si dans ce processus, nous pouvions découvrir en notre sein un grand dirigeant, un dirigeant fédérateur de toutes les énergies, comme Jaurès, comme Blum, un dirigeant capable de regrouper et de mettre au travail la génération suivante, comme l'a été Mitterrand, alors nous serions comblés. Les victoires à venir seraient assurées!

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