Avez-vous lu le communiqué suivant de la Présidence de la République?
"Le président de la République est favorable à l'initiative de Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, qui appelle à la constitution d'une commission d'enquête parlementaire sur les développements récents des relations entre la France et la Libye, y compris en matière d'armement. Les travaux de cette commission permettront de confirmer toutes les déclarations faites par les autorités françaises et de mettre en valeur l'exemplarité de leur action qui a permis, avec l'Union européenne, de mettre un terme à l'emprisonnement des cinq infirmières et du médecin bulgares."
En quelques lignes, que de biais introduits, plus ou moins subtilement, dans la communication!
Que signifie le Président en disant qu'il est "favorable" à cette initiative? que cela change-t-il au processus? en sens inverse, pourrait-il dire qu'il est "défavorable" à telle ou telle initiative du Parlement? cela pourrait-il arrêter le cours des choses? L'on en arrive à penser qu'en se disant ainsi "favorable", le Président cherche surtout à prendre les devants en faisant comprendre qu'il ne craint pas l'initiative, et donc qu'il n'a rien à se reprocher.
"... initiative de Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale". Vraiment? le Président paraît mal informé. Tout lecteur de journal, ou même tout spectateur des journaux télévisés avait compris que l'initiative venait en réalité du Parti socialiste. Pourquoi ainsi le dissimuler?
Plus étonnant, avant même que la Commission d'enquête se soit réunie, notre Président en annonce le résultat : "les travaux de cette commission permettront de confirmer toutes les déclarations faites par les autorités françaises et de mettre en valeur l'exemplarité de leur action etc." Est-ce une façon de dicter aux membres de la future commission, au moins à ceux appartenant à sa majorité, ce que devra contenir son rapport?
"...exemplarité de leur action qui a permis, avec l'Union européenne,..." joli coup peut-être. Mais doit-on vraiment donner en exemple pour notre diplomatie une action consistant à prendre au dernier moment la vedette d'une libération préparée de longue date par de nombreux Européens? Et n'aurait-on pas dû au moins écrire "une action de l'Union européenne qui a permis, avec l'aide de la France..."?
Exemplaire, vraiment, une action qui a entraîné le commentaire suivant du fils du colonel Khadafi: "j'ai dit à mon père: "je n'arrive pas à croire à l'offre française!"? Oui, il faudra que l'on sache un jour ce qu'ont vraiment offert M.et Mme Sarkozy au Maître de Tripoli pour se placer en première page de l'actualité!
Pour aider à une meilleure compréhension de l'affaire Lybie, je vous suggère la lecture de l'article de Théophile Kouamouo dans AGORAVOX...http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=27610
RépondreSupprimeren politique , il y a rarement des coincidences...
louise
Cher François
RépondreSupprimerEn effet, quelle merveille de transparence(si chere au president)! Si vous avez deja les reponses, a quoi bon poser les questions?
Et pourtant quelle affaire pleine de mysteres, de non-dits ou pour le moins d'etrangetes.
Beaucoup de poudre aux yeux et d'esbrouffe...
Ce qui est preoccupant ce sont ces negociations "surprises".
Je me demande aussi quelles etaient les competences de Mme Sarkozy pour des negociations aussi epineuses?
et bravo pour ton blog..
Anne-Marie (rio)